Des frontières nettes existent, même si elles dérangent ceux qui voudraient tout mélanger : certaines difficultés relèvent du thérapeutique ou du médical, pas du coaching. Les fédérations professionnelles ne laissent aucune place au flou : elles fixent des limites strictes, pour la sécurité des personnes accompagnées et l’exigence de la pratique.
Un coach ne peut pas intervenir lorsqu’une détresse psychologique profonde s’invite, ni prendre la place d’un spécialiste de la santé mentale. Les règles déontologiques sont là pour protéger, mais aussi pour poser clairement ce qui relève du coaching… et ce qui n’en relève pas.
Ce que recouvre la déontologie du coaching : principes, rôles et responsabilités
Le coaching professionnel s’ancre dans une dynamique d’accompagnement où la qualité de la relation prime. Le coach s’engage sous l’égide d’un code de déontologie : confidentialité totale, respect inconditionnel, attention constante à la singularité de chacun. Dès le premier échange, la confiance se construit sur une écoute attentive, sans jugement ni conseil déplacé.
Dans le monde de l’entreprise, la pratique du coaching impose une séparation nette avec le conseil, la formation ou la psychothérapie. Le coach professionnel se garde bien d’apporter des solutions toutes faites. Son rôle ? Questionner, reformuler, ouvrir des perspectives, et toujours préserver l’autonomie du client. Cette posture guide aussi bien un accompagnement individuel coaching qu’un accompagnement collectif, auprès de managers, de dirigeants ou de collaborateurs.
Voici les règles fondamentales qui encadrent la profession :
- Confidentialité : tout ce qui se dit reste strictement entre le coach et son client, sauf accord explicite ou obligation légale.
- Supervision : le coach prend du recul sur sa pratique grâce à des temps réguliers d’échange avec ses pairs, pour garantir la qualité de l’accompagnement et éviter tout dérapage.
- Responsabilité : le coach explicite ses méthodes, pose le cadre, ajuste son intervention aux réalités de l’entreprise ou aux enjeux professionnels du client.
Dans certains cas, la fonction RH adopte une posture de RH-coach : lors d’un recrutement, d’une intégration ou du développement de compétences, le respect du cadre déontologique reste la clef de voûte d’un accompagnement coaching pertinent. Se référer à des chartes éthiques, comme celle du Comité d’éthique du coaching, structure la pratique et renforce la légitimité du métier, aussi bien pour l’entreprise que pour la personne accompagnée.
Dans quels cas le coaching n’est-il pas adapté ? Exemples de situations à éviter
Le coaching professionnel accompagne celles et ceux qui veulent évoluer, prendre du recul, clarifier leurs choix. Mais il y a des situations où il faut savoir dire non. La confusion entre coaching et psychothérapie est fréquente. Si la souffrance déborde le cadre professionnel ou touche à des blessures personnelles profondes, anxiété sévère, traumatisme, dépression, le coach passe la main. Là, seule l’expertise d’un professionnel de santé a sa place.
Autre écueil : attendre du coach qu’il livre la solution miracle ou transmette une compétence technique. Ce n’est ni un conseiller ni un formateur. Il ne conçoit pas de plan d’action tout prêt, ne délivre pas de méthode prête à l’emploi. Pour apprendre à utiliser un logiciel, maîtriser une norme ou résoudre un problème pointu, il existe d’autres professionnels.
On voit parfois des entreprises proposer un accompagnement coaching pour gérer des situations de burn out déjà installées, ou imposer la démarche à un salarié réticent. Là encore, l’éthique commande de refuser. L’adhésion volontaire du client est non négociable.
Pour clarifier les situations à proscrire, quelques repères :
- Si la santé mentale est en jeu : la bonne orientation, c’est le psychothérapeute.
- Pour toute attente technique ou méthodologique : privilégiez le recours au conseil ou à la formation.
- Sans consentement du coaché : la mission n’a pas lieu d’être.
Le coach professionnel prend toujours le temps d’évaluer la pertinence de son intervention. L’intégrité du métier, c’est aussi savoir s’effacer lorsque la demande ne relève pas du coaching.
Comment agir face à une demande inappropriée : conseils pratiques pour coachs et clients
Quand une demande de coaching professionnel sort du cadre, la rigueur éthique s’impose. Le coach commence par clarifier le besoin en posant un cadre d’écoute et de confidentialité. L’entretien préalable permet d’identifier la nature exacte de la demande et de vérifier qu’elle relève bien de la pratique coaching. Si ce n’est pas le cas, par exemple, si la demande touche à la psychothérapie ou à une expertise pointue, il réoriente vers le professionnel adéquat.
Pour le client, il s’agit de verbaliser sans détour ses attentes, et de vérifier que le coaching correspond à sa situation. La qualité de la relation dépend de la sincérité, de la clarté des objectifs et d’une bonne compréhension des rôles respectifs. Le code de déontologie pose un cadre strict : au coach de refuser toute demande hors de son champ ou de ses compétences.
Quelques pratiques concrètes permettent de gérer ces situations délicates :
- Le coach évalue toujours la demande en amont.
- Si besoin, il réoriente vers la psychothérapie ou le conseil.
- Il reste intransigeant sur la confidentialité et la supervision.
- Il choisit des outils adaptés : communication non violente, analyse transactionnelle, PNL, selon le contexte.
Cette déontologie du coaching agit comme un filet de sécurité, autant pour le coach que pour le coaché. En entreprise, la fonction RH joue un rôle de veille : chaque accompagnement doit respecter la charte éthique, garantir la confidentialité, et parfois s’appuyer sur le Comité d’Éthique du Coaching pour arbitrer les cas sensibles et maintenir la qualité de la relation.
Le coaching, c’est l’art d’accompagner sans jamais empiéter sur le terrain d’autrui. Quand la limite se fait sentir, savoir passer le relais, c’est la plus grande preuve de professionnalisme.